Le tribunal de l’entreprise d'Anvers a approuvé aujourd'hui l'acquisition de Metro (le grossiste en horeca) par le néerlandais Sligro. Pour le SETCa, c'était aussi le choix le plus logique. Sligro reprend en effet tous les sites Metro sauf un, sauvant ainsi 500 emplois. En outre, cette injection financière permettra de libérer de l'argent pour payer les éventuelles indemnités de préavis. Enfin, Sligro était prêt à laisser à Horeca Van Zon le magasin d’Evergem, pour lequel ce dernier avait fait une offre spécifique.
L'avenir de Makro (le magasin pour particuliers) semble moins rose. 1.400 travailleurs attendent dans la crainte. Makro est en procédure de réorganisation judiciaire (PRJ).
Si aucun repreneur n'est trouvé d'ici le 3 janvier, l’entreprise risque de faire faillite et la restructuration se fera sans Loi Renault mais aux frais de la collectivité par le biais du Fonds de fermeture des entreprises (FFE) et de la sécurité sociale. Les membres du personnel de Makro ont déjà été informés que la faillite pouvait être demandée le 4 janvier au plus tôt et qu'ils seraient employés au moins jusqu'au 14 janvier. Ceux qui veulent partir plus tôt doivent démissionner. Il ne reste que peu ou pas d'espoir.
Makro utilise toutes les failles juridiques possibles pour se débarrasser de son personnel de la manière la moins chère possible. La plupart des travailleurs sont là depuis des années et ont donc une ancienneté considérable. Le FFE verse toutefois un montant maximal de € 30.500. Soit beaucoup moins que ce à quoi la plupart ont droit.
Enfin, la direction actuelle de Makro (avec le PDG Vincent Nolf) a également fait une offre pour Metro. Son offre était d'à peine € 110.000 et ne remplissait pas les conditions, selon le tribunal. Sligro a payé quelque 60 millions d'euros pour les sites et 75% du stock des magasins.
M. Nolf a d'abord détruit Makro par une stratégie commerciale désastreuse et était à présent prêt à racheter les restes au rabais. Le SETCa espère surtout que le PDG ne reportera pas sur le personnel la frustration liée à cette bonne affaire manquée…
Les travailleurs de Makro se sont toujours investis dans l'espoir d’en faire tout de même une success story. Ils l'ont fait en dépit de la stratégie commerciale désastreuse, de la solide restructuration, de la pression infernale sur leurs épaules, de la polyvalence excessive et du manque de respect de la concertation sociale. Rien de plus normal que cette offre ait été rejetée.